Quand le réalisateur Bruno Dumont décide de faire un film drôle, ça ressemble à une version ch’ti d’Affreux, sales et méchants, ponctuée de quelques soubresauts de Monsieur Hulot sous ecsta ! Autrement dit : Dumont plante sa caméra à Boulogne-sur-mer et dans ses alentours, organise un casting couleur locale d’acteurs amateurs et saupoudrent le tout d’une énigme policière où des vaches -folles ?- ne bouffent plus d’herbe, mais des humains découpés en morceaux. Qui mène l’enquête ? Un duo de flics à mi chemin entre les Pieds nickelés et les héros les plus déjantés d’ADG. Epoque formid’ ! Tout ça s’intitule P’tit Quinquin, du surnom d’un gamin avec lèvre couturée, narine enfoncée, prothèse auditive, tête de boxeur et des pétards plein les poches : non, pas les pétards qui se fument, mais ceux qui se jettent pour faire du bruit, faire peur et relancer l’intrigue, comme le refrain d’une chanson.
Des gamins qui déconnent à la messe
Et puis Quinquin a des copains : plus grands par la taille, mais moins malins. Une copine aussi : Eve, son amoureuse. Et tout ce petit monde se balade à pied et à vélo dans le Boulonnais, le temps de quelques vacances. Des gamins qui s’amusent d’un rien, déconnent à la messe et dans les autos tamponneuses, mais n’ont ni console de jeu, ni smartphone. Faute de fric. Ils s’en foutent. Ce qui compte, c’est la vie, la survie aussi et de savoir si la gagnante du radio crochet boulonnais va passer ou pas à la télé… Arte a la bonne idée de rediffuser cette série en quatre épisodes à partir du jeudi 25 février, à 20h55. En 2014, P’tit Quinquin avait cartonné. Preuve qu’en sortant des convenances ou peut aussi faire de l’audience.