Dans la tête de Descott / épisode 4
Ils se sont rencontrés par magazines interposés. Non, ils n’avaient pas passé de petites annonces. Et re-non, ce n’était ni dans Libé, ni dans Le Chasseur français. « Nous avons publié nos premiers romans respectifs en même temps », raconte Régis Descott, attablé face à Arnaud Guillon au premier étage du Café de la Mairie, place Saint-Sulpice. C’était en janvier 1998 : Descott venait de signer L’Empire des illusions (Denoël) et Guillon, Daisy, printemps 69 (Plon). « Les chroniqueurs littéraires évoquaient nos livres en même temps. Même Françoise Xenakis, dans Télématin, sur France 2, avait fait le parallèle entre nous deux », se souvient Guillon. Pourtant, le contenu des deux bouquins n’a rien de comparable : Descott s’attaque à une épopée historique, Guillon évoque les liaisons dangereuses entre une actrice, un photographe et un écrivain dans le Paris de la fin des sixties.
Ils se sont plu. Ils se sont revus.
« C’est à la remise du Prix Roger Nimier que nous nous sommes vus en vrai pour la première fois, confie Descott. C’était au Fouquet’s. J’ai reconnu Arnaud grâce aux photos parues dans la presse. C’est moi qui ai fait le premier pas vers lui ». Ils se sont plu. Ils se sont revus. « J’aime son humour », dit l’un. « On parle littérature, cinéma, musique », répond l’autre. Depuis, le Guillon de la rive gauche a son rond de serviette et son fauteuil chez les Descott de la rive droite. Il a même un plat de prédilection : « le risotto aux morilles préparé par Régis ». A suivre.