Dimanche 11 heures au salon Equip’Hôtel, à Paris, porte de Versailles. Il y a foule dès la sortie du métro. Une foule endimanchée : sac « Speedy » Vuitton aux anses pas encore patinées, costumes sortis d’une boîte, chemises blanches, mais aussi boots et même Moonboots. Et pourtant la température extérieure dépasse les 12°, selon l’enseigne lumineuse d’une pharmacie. Salon dédié au secteur de l’hôtellerie-restauration, Equip’Hôtel réunit les professionnels concernés, ainsi qu’une pléiade d’architectes, designers, décorateurs… Comme dans n’importe quel salon qui compte plusieurs halls d’exposition, on se perd bien sûr. On met des plombes à trouver la bonne allée, le bon stand, le bon interlocuteur. Un parcours du combattant, semé d’embûches : poussettes, enfants grincheux, grappes et groupes faisant la queue devant une cafét’ qui facture 2€ le micro café dans un maxi gobelet en carton. Très vite, on a besoin d’air. Mais impossible de repérer la sortie. On tourne en rond. Comme un rat de laboratoire. Comme dans un labyrinthe. On cherche. On ne trouve pas. On tombe par hasard sur quelques connaissances : on refait le monde, on avale une gorgée de vrai faux champagne tiède, on promet de se revoir bientôt. Les mondanités d’usage d’un dimanche matin. Comme à une sortie d’église. Sauf qu’ici, le bruit des cloches est remplacé par la composition d’un DJ qui se croit à Ibiza, le sermon par le blabla indigeste d’un conférencier à l’ego démesuré et l’hostie par un crackers desséché qui reste sur l’estomac. Une foire à voir, car révélatrice de notre époque si formidable.