Paris fleuri

RM-17

Discuter politique avec un journaliste du magazine Lui : si, si, c’est possible ! J’ai fait l’expérience cette semaine, le temps d’un café, un matin tôt au Royal Monceau. Une façon comme une autre d’attendre la designer et scénographe Soline d’Aboville venue présenter à la presse sa dernière installation dans le lobby du 5 étoiles parisien. Une création intitulée « Fleurs de Paris ». Et pour cause : il s’agit d’un tapis de fleurs en papier découpé dans le plan de Paris. Des fleurs qui bougent au rythme des mouvements de la porte tambour de l’hôtel. Des fleurs qui composent aussi un drôle de jardin à la française, tel un écho à la fresque murale de Stéphane Calais, qui orne le plafond du restaurant du Royal Monceau. « C’est souvent en marchant ou en dormant que je rêve les projets. Ce rêve initial est un élément fondateur. C’est lui qui déclenche la vision créative du projet, c’est le point de départ de la course contre le temps qui s’enclenche souvent avant de jouer la note finale », confie Soline d’Aboville. A sa sortie des Arts déco, elle a répondu à une petite annonce parue dans Libé. C’est comme ça qu’elle a débuté. « On recherchait quelqu’un pour faire de la PLV dans une agence de communication », se souvient-elle. Elle envoie son CV sans savoir ce que signifie PLV (publicité sur le lieu de vente). Sans savoir non plus que l’agence en question -les Ateliers ABC- travaille pour Cartier. « J’ai été prise ». C’est là qu’elle va découvrir « l’art de la vitrine », l’art de l’éphémère, l’art aussi de raconter une histoire en puisant dans l’imaginaire, en mêlant légèreté, humour et poésie. Par la suite, elle va travailler pour des maisons comme Louis Vuitton ou encore Dior, avant de créer sa boîte, baptisée Manymany, parce qu’elle aime « toucher à beaucoup de choses ». Son tapis de fleurs est à voir jusqu’au 1er octobre au Royal Monceau. Quant au journaliste de Lui, j’ai d’abord cru qu’il était venu petit-déjeuner gratis -époque formid'-, vu que le bouquin de Valérie Trierweiler semblait davantage l’inspirer que les fleurs en papier. Puis, finalement, il s’est mis à questionner la designer. Il a fait son job. Reste à voir et à lire ce qu’il aura retenu du travail de cette créatrice hors des sentiers battus, qui a commencé à dessiner dès l’âge de six ans. Et c’était sur les murs…