Patti Smith à Paris

Cet automne, Patti Smith pose ses bagages sur la rive gauche parisienne. Tout d’abord, à l’occasion de la sortie – ce 28 septembre 2023 - de deux ouvrages aux éditions Gallimard, dont la galerie éponyme expose – jusqu’au 7 octobre - une partie des photos qui illustrent ce duo de livres. Puis, le 2 octobre à 20 heures, l’artiste américaine propose une performance littéraire, en anglais, au théâtre de l’Odéon. L’idée : incarner, sur les planches, le contenu de l’un de ces deux ouvrages, intitulé Un livre de jours, avec une sélection de photos parmi les 366 qui le composent, tout en évoquant références, préférences et sources d’inspiration. Mais Patti Smith ne sera pas seule en scène : les musiciens, Jackson Smith – son fils - et Tony Shanahan, vont l’accompagner dans sa prestation.

Fan de Rimbaud

À 76 ans, après un demi-siècle de carrière, la sortie de treize albums et celle d’une quinzaine d’ouvrages, Patti Smith poursuit son travail d’écriture avec Un livre de jours et Une saison en enfer, 1873. Si le premier invite à une immersion, chaque jour de l’année, dans l’univers de l’artiste, le second offre une nouvelle lecture des poèmes d’Arthur Rimbaud. Et ce, à grand renfort de textes, dessins, photos. Pourquoi Rimbaud ? Parce que Patti Smith en est fan depuis l’adolescence, avec un premier voyage à Charleville-Mézières, lieu de naissance du poète, dès 1973. Mieux encore : elle vient de racheter la maison du hameau de Roche, également dans les Ardennes, où Rimbaud a terminé l’écriture d’Une saison en enfer, en 1873. Et faute d’avoir pu acquérir le revolver – un Lefaucheux, calibre 7 millimètres – avec lequel Verlaine a tenté de tuer Rimbaud en juillet 1873 à Bruxelles, Patti Smith a posé avec l'arme – face à l’objectif du photographe belge Pierre Liebaert - et elle en détient une balle, également immortalisée. Ce sont d'ailleurs ces deux images qui ouvrent l'exposition à la galerie Gallimard.

Francesca Mantovani © Gallimard

« J’avais seize ans… »

« J’avais seize ans quand j’ai découvert Arthur Rimbaud. J’étais attirée par son visage et ses poèmes, qui m’intriguaient et me fascinaient.
Envoûtée par leur charme grisant, j’en émergeais tremblante, gardant peu de souvenirs de ce que j’avais lu. Malgré cela, ses mots s’étaient en quelque sorte gravés dans mon cerveau, enroulés comme un cordage sur le pont d’un navire abandonné au milieu d’une brume mortelle. Une saison en enfer a été la drogue de mes jeunes années, l’élixir recelant les outils et la méthode pour renverser les fausses idoles. Tel est le pouvoir exaltant de la poésie. » P.S.