Logo, proto, produits dérivés, habillage, emballage, stylisme, motion design, sound design… Halley&Co s’occupe de tout. Mais c’est quoi ce « tout » ? Tout ce qui fait une marque et son image, une maison et son identité. Quant à Halley&Co, c’est le nom du studio de création fondé par Cécile Halley des Fontaines, à l’orée des années 2010. Un hasard dans son parcours. Mais cette architecte, formée aux Beaux-arts à Paris et dont le thème du diplôme de fin de cursus était « la légèreté », avait envie de changer d’air. La naissance d’un premier enfant, ça rebat souvent les cartes dans une carrière. Surtout quand préparation des biberons, siestes et premières dents ne font pas bon ménage avec les « charrettes » d’archi.
« Chez Jean Nouvel, c’était zéro limite… »
Cécile Halley des Fontaines avait pourtant commencé « très fort », comme elle dit, en travaillant dans l’agence de Jean Nouvel. C’était les années 1990 et la jeune architecte, originaire du Lot, planchait notamment sur le projet de « La tour sans fins » : un immeuble tout en béton de 425 mètres de haut, qui devait son nom aux vitres de la façade, dont les premières étaient sombres, puis devenaient de plus en plus claires en s’élevant, jusqu’à atteindre la transparence au sommet. L’inauguration était prévue en 2000. Le projet s’est finalement arrêté en cours de route, faute de financement suffisant… Cécile Halley des Fontaines se souvient : « Chez Nouvel, c’était zéro limite dans les moyens comme dans les projets. Tout était possible. Travailler dans cette agence, ça a été une deuxième école pour moi. On fonctionnait par petites équipes, avec un esprit de famille. » Mais, à la naissance de son fils, les horaires de l’agence n’ont plus été raccord avec son quotidien. L’architecte parle alors d’une « rupture ». Elle a dû choisir entre vie pro et vie perso. La seconde a eu raison de la première.
Son meilleur allié : « Le bon sens »
Créative, inventive, imaginative, Cécile Halley des Fontaines n’est pas restée longtemps inactive. « J’ai cherché une autre voie que l’architecture. » Ce sera d’abord les fleurs, en travaillant pour Au nom de la rose, juste après le départ de l’artiste Dani, fondatrice de l’enseigne. Là, sans préjugé, Cécile Halley des Fontaines va toucher à tout : de la vente de fleurs dans la maison-mère, rue de Tournon, jusqu’à la création d’une charte graphique pour toutes les boutiques. Une première expérience avec l’image de marque : « C’est là que j’ai fait mes classes. » C’est là aussi qu’elle prend goût à « bâtir un univers autour d’un nouveau concept qui démarre ». On lui donne un territoire pour s’exprimer et elle prend plaisir à guider, accompagner, conseiller. Par la suite, Cécile Halley des Fontaines va également œuvrer pour la maison Poilâne, Le Prince jardinier ou encore l’enseigne de déco Caravane... Son mode opératoire : « Ne pas tout démolir pour reconstruire, mais partir d’un brief, comme on part d’un cahier des charges en architecture. » Son meilleur allié : « Le bon sens. »
Garde rapprochée
Aujourd’hui, le studio de création de Cécile Halley des Fontaines a élu domicile chez elle, à Montreuil. Dans une maison dont elle a dessiné les moindres coins, recoins, détails et autres volumes XXL. À ses côtés, dans son propre bureau, une équipe de quatre talents « à la fois doués et avec une personnalité » : « un noyau dur », « un premier cercle », où se côtoient directeur artistique, designer, créateur d’objets… Où les générations se mêlent également, dans un esprit d’équipe et une dynamique de transmission, formation, échange, partage, polyvalence, réactivité, agilité. À cette garde rapprochée s’ajoute « un deuxième cercle » composé de designers, photographes, vidéastes, développeurs, rédacteurs… « Comme un architecte, nous faisons du 360° : site Web, réseaux sociaux, photo, vidéo, textes… nous pouvons tout fournir à une marque qui nous sollicite. » Du choix d’une typo à celui d’une couleur, rien n’est laissé au hasard. « Car une écriture comme une tonalité vont réagir sur les sens et les émotions de façon subliminale », explique Cécile Halley des Fontaines. « L’image est notre outil. C’est un langage universel », poursuit-elle. Et de citer en référence Nike et McDo, « deux territoires totalement assimilés par le grand public ».
Les débuts de Start&co
Quant au profil des clients, « ce sont des rencontres avant tout », souligne Cécile Halley des Fontaines. Autrement dit : le courant doit passer, sinon elle botte en touche. « Car notre travail s’inscrit dans la confiance et la durée. » Ainsi avec Nature et Découvertes, c’est une histoire qui dure depuis 2011 ; avec le Gouffre de Padirac, c’est depuis 2016… Aujourd’hui, d’autres liens se tissent avec de nouveaux profils issus de secteurs comme la biotechnologie. Le studio Halley&Co a notamment accompagné une entreprise pharmaceutique, en marge de l’épidémie de Covid-19, pour créer le logo de sa plateforme vaccinale. L’ouverture à l’international est aussi une piste en développement. À titre d’exemple, Halley&Co est en charge de la création des recharges des carnets en cuir, édités par la marque autrichienne Paper republic. Enfin, Cécile Halley des Fontaines observe start-up et « startuppeurs » de près. Avec son offre Start&Co, elle souhaite approcher et attirer celles et ceux « dont les initiatives sont à la fois durables, innovantes et inclusives ». Elle leur propose de prendre en main leur identité visuelle, dans un délai court, avec un tarif resserré. La contrepartie : un complément d’honoraires lié à la réussite du projet. Du « win-win », assure-t-elle : « Cela donne du crédit à une idée et du sens à notre métier. » CQFD.
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