Hier, le hasard des rencontres, dans une rue, un bistrot, faisait parfois bien les choses. Aujourd’hui, c’est la mise en réseaux qui connecte et pousse à la découverte. C’est comme ça qu’Emilie Dramé s’est rapprochée d’1 Epok. Mieux : installée jusqu’en juin 2021 à l’Atelier Voltaire, lieu temporaire parisien géré par la coopérative Plateau Urbain, elle a souhaité que les versions « print » d’1 Epok soient présentées aux côtés de ses créations. Emilie Dramé conçoit des bougies et parfums d’intérieur, qu’elle glisse dans de petits sacs en tissus, dont elle signe également les motifs. Une créatrice multicarte au parcours pluridisciplinaire.
« Fabriquer un objet du début jusqu’à la fin »
Née à Marseille, Emilie Dramé y a fait les Beaux-Arts, section « modeliste ». Car la mode l’inspire. Arrivée à Paris en 2009 – « j’en avais marre de la mer ! » -, elle travaille un temps aux côtés du styliste Maxime Simoëns : « Je réalisais les dessins techniques des vêtements. » Mais elle veut créer, faire, « fabriquer un objet du début jusqu’à la fin ». En 2012, elle s’installe en solo et bosse pour la déco, le prêt-à-porter, le secteur de la broderie. Son savoir-faire s’affine. Sa créativité s’affirme. En 2017, elle fonde Soma, une marque et un logo qu’elle appose sur les bougies et parfums qu’elle crée, en choisissant soigneusement matières premières et artisans. « Je travaille une cire végétale, les contenants sont en verre soufflé, d’autres sont conçus par des céramistes – dont Amandine Richard -, les fragrances sont élaborées avec un labo du sud de la France, les étiquettes sont issues de matériaux recyclés et biodégradables », détaille Emilie Dramé. Son fil conducteur ? « Le motif de chaque pochon, qui se retrouve sur les étiquettes des bougies et parfums, à raison d’un motif par fragrance. » Des dessins qu’elle réalise et imprime elle-même sur des tissus en coton. Quant aux parfums, ils vont de l’ambre noir à la fleur d’oranger, en passant par la rose ou le bois de figuier. Sa priorité ? « Produire proprement, car consommer est un acte politique. Adopter une démarche écoresponsable était une évidence, pour moi, lorsque j’ai créé Soma. » Soma, comme « les cellules du corps » ou « le breuvage d’immortalité » de certains rites hindous.
D’autres « invités » au fil des saisons
A l’Atelier Voltaire, Emilie Dramé n’est pas seule. L’espace se partage avec d’autres artisans, pour mieux croiser les réseaux. Ses créations côtoient ainsi les bijoux de Studio Chuma, les savons naturels de Malado Skins, les douceurs sucrées concoctées par Cœur de chocolat. De jeunes enseignes, comme la sienne. Et d’ici au mois de juin prochain, d’autres « invités » sont prévus au fil des saisons. Car il faut éviter le figé, le réchauffé, le déjà vu et maintenir une dynamique. Emilie Dramé en est convaincue. D’ailleurs, pour le printemps, elle prépare un nouveau parfum et donc un nouveau motif pour sa palette de tissus imprimés, qui en compte déjà six.
Atelier Voltaire : 83 boulevard voltaire, Paris 11e / Soma est également chez Klin d’œil, Welcome Bio et aux Galeries Lafayette.