« Rien n’est plus bruyant que de se glisser dans le silence. » C’est comme ça qu’il débute son livre. Par une phrase aux allures d’énigme. Alors que Thierry des Ouches est photographe. Son job, c’est plutôt de conter et raconter en montrant. Mais, dans son dernier ouvrage intitulé Silences, comme par esprit de contradiction avec ce titre, il prend la parole. Il joue même avec les mots : « Le temps nous échappe, nous manque. Nous voulons en gagner, nous en perdons souvent… »
Des Ouches nous embarque dans son monde du silence
Puis, au fil des pages, les images reprennent le dessus. Des images qui en disent long sur le mutisme des choses de la vie : ventilo débranché, animaux empaillés, radio sous l’eau, voitures et bus abandonnés, flingués, cabossés, chaîne d’ancre rouillée, plage et portique désertés… Des Ouches nous embarque dans son monde du silence. Une fascinante immersion dans un ailleurs en suspens, tel un manège à l’arrêt ou une période de confinement. La chute : la photo d’un homme assis, de dos, chapeau enfoncé sur la tête, col relevé… Un invisible, un bâillonné, un muet, que des Ouches appelle « un rêveur ».
Silences, de Thierry des Ouches (Hartpon Editions) - 120 pages, 76 photographies - 39 euros
Et aussi : expo Silences à voir jusqu'au 3 octobre 2020 à la Galerie Guillaume : 32 rue de Penthièvre, Paris 8e.