C’était gonflé. Il a osé. Sous le pseudo BT93, il a fouiné dans ses archives, retrouvé des chansons - « à l’état de maquette sur un quatre pistes » - qu’il créait dans les années 1990 et il vient d’en faire un album, intitulé... BT93. Son « hier » s’écoute aujourd’hui. Un retour qui vaut le détour. Mais, au fait, c’est qui ce BT93 ? Un polytechnicien, ancien patron d’une société de conseil en télécommunications, qui écrit des textes, compose des mélodies, réalise des films aussi. Touche-à-tout, risque-tout, il a donc fait du neuf avec du vintage et un brin de nostalgie. Les 11 titres qu’il vient de réunir sur son album suintent le New York du Bûcher des vanités, l’attaché-case du parfait yuppie, les bureaux de tours aseptisées, la drague façon facile, l’électro et la pop qui font danser. Voyage dans le temps. Mais aussi dans le présent : parce que RER pour la défonce ou La hiérarchie chie sont des titres qui font écho à certaines réalités de l’orée des années 2020.
Les compo de BT93 amorcent une deuxième vie, à peine liftées…
Retoquées hier par les maisons de disques, dispo aujourd’hui et même diffusées à la radio - France Inter adore -, les compo de BT93 amorcent une deuxième vie, à peine liftées. Le morceau Bronx generation a été co-produit avec le musicien, arrangeur et producteur, Frédéric Lo. Car BT93 et Lo sont voisins, amis et sur la même longueur d’onde. Bronx generation sera d'ailleurs repris sur le premier album du groupe Hum Hum, actuellement en cours de mixage et produit par Frédéric Lo.
« Dans les années 1970, j’écoutais Yes, Bowie, Ferré, Gainsbourg »
« J’ai intégré Polytechnique pour devenir chanteur de rock ». C’était en 1984. « Quand on est bon en maths, c’est la voie naturelle », explique BT93. Mais le choix de l’X a également été motivé « parce que cette école permet d’être payé pendant ses études et laisse ainsi du temps pour s’adonner à sa passion ». Lui, c’était déjà la musique : « Dans les années 1970, j’écoutais Yes, Bowie, Ferré, Gainsbourg. » Une semaine après son arrivée sur le campus de Palaiseau, BT93 fondait le club rock de l’école, puis montait son groupe. « On enchaînait les concerts dans les soirées étudiantes et les tremplins rock. » Trente-six ans plus tard, il redonne vie à un passé pas dépassé.
BT93 (Dragon Accel/LandR)
A ne pas manquer : la chaîne YouTube de BT93 avec les premiers clips réalisés par Yannick Dangin Leconte.