Confessions de confinés # 16
Ils sont écrivains, musiciens, designers ou photographes. Ces « enfermés bien inspirés » parlent de leur confinement. Confessions en 3 questions, illustrées en 1 image
Sylvie Becquet, photographe : « Je ne sais pas où je vais… sans sortir de chez moi »
« Shoot toujours » par temps de confinement ?
S.B. : Oui, bien sûr. Ce confinement, c’est du temps pour la création. Tous les matins, sauf le week-end, je suis prête dès qu’il y a la bonne lumière. Je travaille en musique, dans une partie de mon salon transformée en studio, de 9 heures à 13 heures à peu près. Je pars d’un carton blanc – le seul que j’avais chez moi -, qui me sert de fond. A partir de là, j’ai amorcé une recherche autour de la nature. Car j’ai besoin de nature. C’est ce qui me manque le plus durant ce confinement. J’ai commencé ce travail personnel avec un bouquet de tulipes. Puis, ensuite, faute de nouvelles fleurs, j’ai puisé dans mes archives… Cette recherche avance, mais je ne montre rien encore. Chaque matin, je me retrouve face à une nouvelle page blanche. Chaque matin, j’ai rendez-vous avec une feuille immaculée, 57 x 78 cm, papier Arches. Chaque matin, je ne sais pas où je vais… sans sortir de chez moi.
La dernière image postée sur les réseaux dits « sociaux » ?
S.B. : L’une des dernières était la couverture du nouveau numéro de Côté Sud, qui titre : « Désir de nature ».
La priorité, une fois déconfinée ?
S.B. : Courir autour du lac du bois de Boulogne pour voir la nature, marcher dans Paris pour te retrouver et prendre un verre avec toi en terrasse ou sur un banc.