Confessions de confinés # 14

 

Ils sont écrivains, musiciens, designers ou photographes. Ces « enfermés bien inspirés » parlent de leur confinement. Confessions en 3 questions, illustrées en 1 image… ou plus si l’envie leur en dit.

 

Vincent Thibert, photographe : « Tout est plus net… »

 

Toujours inspiré par temps de confinement ?

V.T. : Bien sûr. Même s’il est difficile de prendre des rendez-vous pour de prochains reportages, car on ne peut fixer aucune date. Mais je continue mon travail de veille, de repérage sur le Net… j’ai ma méthode ! Et puis je sors un peu tous les jours dans mon quartier, à Paris. La ville est devenue plus visible. Il n’y a  pas cet encombrement habituel. Tout est plus net. Mais, une fois dehors, je ne fais pas de photo, même avec le téléphone. Je ne veux pas regretter ensuite de ne pas avoir fait telle ou telle image avec mon appareil…

Le dernier « post » sur les réseaux dits « sociaux » ?

V.T. : J’ai récemment posté des photos faites dans la maison de l’artiste Karl Junker (1850-1912), à Lemgo en Allemagne. Architecte, peintre, sculpteur, Junker a mis vingt ans à bâtir cette maison, dont il a sculpté chaque centimètre carré, du sol au plafond. Un jeu de construction devenu obsession, si bien que sa femme finira par le quitter et Junker par vivre seul, dans une petite pièce du grenier. Une façon de choisir son propre confinement.

La priorité, une fois déconfiné ?

V.T. : Terminer les reportages en souffrance. Car j’ai des sujets qui attendent et photographier des intérieurs, ça ne se fait pas en solitaire, c’est un travail d’équipe.