Episode 10 de la « correspondance » entre 1 Epok formidable et Corridor Eléphant. C’est quoi déjà « l’Eléphant » ? Une maison d’édition et une revue (Niepcebook), qui font la part belle à « la photographie émergente ». Entre eux et nous, c’est une « correspondance » de vues et de points de vue. Avec des choix engagés et engageants.
Pour ce 10e épisode, 1 Epok a sélectionné l’ouvrage Natures urbaines du photographe Ludovic Le Guyader, que Corridor Eléphant vient de publier en édition limitée, numérotée, dédicacée, certifiée par un cachet à froid. Pourquoi ce choix ? Parce qu’en 90 pages et 63 images, Le Guyader invite à un curieux voyage dans les rues de Paris, avec l’âme qui flâne et l’œil qui voit. Qui voit quoi ? Les gens, en noir et blanc. Celles et ceux qui vivent dans la capitale, usent leurs semelles sur le bitume parisien, s’approprient un banc, un bout de jardin, profitent de la vue depuis un pont, patientent sur un quai de métro… Des poses quotidiennes, parfois inattendues. Des postures naturelles. Rien d’artificiel. Chez Corridor Eléphant, on parle d’« un regard porté sur l’humain » et d’une mise en évidence de « l’isolement engendré par l’accélération de notre époque ».
Un autre ton, un autre regard…
Hasard des réflexions et des idées, depuis quelques temps, je poste sur Instagram des images de Paris réalisées, bien souvent, depuis le bus ou le métro, avec mon téléphone et de la couleur. Sur le moment, je me rends compte de peu de choses. Parce que ça bouge, les voyageurs montent, descendent. Parce que je n’ai pas le temps, sur l’instant, de regarder ce que je viens d’immortaliser. Plus tard, avec le recul, je découvre ce que la ville m’a donné : des vues, des monuments, des atmosphères, des lumières, des passages de nuages… Contrairement à Le Guyader, les hommes et les femmes ne sont pas au cœur de ce que je fige (comme je peux). Pourtant ils sont bien là. On les sent, sans les voir. Un autre ton, un autre regard. Pour finalement raconter une même histoire.