Il faisait chaud. Très chaud. Ça, c’était dehors. A l’intérieur, pas de climatiseur, mais un ventilateur, de la hauteur sous plafond et une lumière plus douce que le soleil accablant de l’extérieur. La pièce choisie était spacieuse. Sur un présentoir, de l’eau fraiche pour se désaltérer. Et la possibilité de déambuler à sa guise entre tables, chaises, panneaux muraux… C’est comme ça que reçoit le designer Patrick Jouin. Sans chichis, sans parcours fléché ni imposé. Avec la bonne idée de cibler une thématique pour présenter une sélection de ses réalisations. Et, ce jour-là, Jouin avait fait le choix du bois.
Une formule quasi mathématique
« Le bois, c’est la matière du futur », affirme le designer. Pourquoi ? « Parce qu’il est durable, on le connaît de mieux en mieux, et plus on le connaît moins on utilise de matière pour plus de résistance. » Une formule quasi mathématique à laquelle Jouin ajoute un peu de technologie – l’usinage à commande numérique - « pour harmonier les formes, arrondir, courber, plier, affiner, limiter les copeaux… bref, être le plus efficace possible ». CQFD.
D’origine nantaise, comme le designer…
Parmi les pièces présentées dans son atelier du Passage de la Bonne Graine, à Paris, citons la table ronde Lebeau Wood pour Cassina, composée de 22 lattes de frêne massif cintré ; les tables et chaises Magma, pour Fiam ; l’élégant Bar Mary, pour Porada ; ou encore les lunettes pour la maison Hakino, d’origine nantaise comme le designer. Là, tout n’est que subtilité, avec un multipli de bois en lamellé cintré, un confort intérieur inspiré des rondeurs d’un galet et la possibilité que Jouin offre de choisir entre des montures en noyer, acacia torréfié, amarante ou bubinga. Ses mots de la fin : « Dans chaque travail, à chacune de mes propositions, je cherche d’abord à trouver un point d’équilibre entre la maîtrise technique, les usages et une approche durable, qui respecte l’environnement. »