Après Hervé Chabalier, c’est au tour de Nicolas Rey de s’épancher sur son penchant pour l’alcool et la drogue dans un livre intitulé « Un léger passage à vide » (Au Diable Vauvert).
De Nicolas Rey, j’avais le souvenir d’un écrivain un brin prétentieux et d’un chroniqueur qui avait parfois du mal à garder ses distances. Il a ainsi interviewé Brigitte Fontaine, sur Canal +, comme un fan fasciné et non comme un journaliste éclairé : c’était con. Il n’empêche qu’en lisant son dernier bouquin, j’ai oublié tous mes préjugés. Je me suis même branchée le matin sur France Inter pour écouter ses chroniques. Parce que la dépendance, la violence et le mensonge l’ont brillamment inspiré dans son livre : il évoque l’addiction avec sincérité et justesse. Donc ça bouleverse. Le lecteur est touché. L’auteur a gagné.
Alors oui, confier sa passion pour le whisky, la coke ou les amphet’, c’est à la mode ces temps-ci. Mais, peu importe. Le témoignage de Chabalier dans son genre et de Rey, dans un autre style, sont bien plus efficaces que n’importe quelle campagne de prévention souvent dans la retenue, voire parfois totalement à côté de la plaque. Ici, les langues se délient. Les auteurs se lâchent. Les masques tombent. Et c’est ça qui sensibilise. C’est ça qui fait prendre conscience du danger potentiel d’un dernier verre pour la route.
Selon l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons, 8% des moins de 22 ans seraient dépendants de l’alcool aujourd’hui en France. Ça laisse songeur dans une époque qui se veut formidable.