Partir pendant un an à la rencontre de femmes et d’hommes dans les rues de Paris, cela peut déboucher sur quelques amitiés. Hier soir, c’est avec deux figures de la série Etre(s) Singulier(s) que le photographe Bruno Comtesse et moi avons bu du rosé, saucissonner, piocher dans un bol de tomates, une barquette de mini pizzas, apprécier les fromages de la maison Beillevaire. Le rendez-vous était donné sur le toit-terrasse d’un appartement de la rue Saint-Honoré, avec l’architecte Julio Bernadou en maître de cérémonie et Nadia, « la discrète », en invitée surprise. D’autres convives avaient également pris place sur des chaises longues ou de jardin et autres coussins posés sur un caillebotis. Le tout au-dessus de Paris. Un verre de l’amitié aux allures de fête de famille. Avec beaucoup de légèreté, de spontanéité, un brin de nostalgie aussi quand on a parlé des fêtes à Saint-Tropez et Saint-Germain-des-Prés, où les plus planqués ouvraient leur porte à des filles et des garçons dont ils ne connaissaient que le prénom. Comme ça, le temps d’une soirée ou d’un week-end sous le soleil. On s’est souvenu de ces mêmes tablées en terrasse rue de Buci, retrouvées à l’identique, deux jours plus tard, sous la toile rouge de Sénéquier ou aux meilleures tables des Caves du Roy… Puis, on s’est éclipsé. Dans la nuit. On a croisé des rats qui détalaient aux abords du chantier de l’ex-Samaritaine, désormais éventrée. Une traversée du Pont Neuf avant de se séparer station Mabillon. A l’entrée de la 10. Comme si la bouche de métro refermait cette échappée à ciel ouvert.