La Daimler, pilotée par Colin, file dans les rues et ruelles. Il connaît Londres par cœur. Rallier Bell Street depuis Brown Hart Gardens ? Un jeu d’enfant. Un dernier feu rouge, puis Colin arrête l’auto face à la Lisson Gallery. C’est ici que se cache une sélection d’œuvres de Jonathan Monk. 1 Epok s’intéresse à cet artiste britannique, car il va défrayer la chronique cet automne à la Fiac : à l’initiative du Groupe Bel et du Lab’Bel, Monk a imaginé une boîte collector pour La vache qui rit. Celle-ci sera vendue dans un mini supermarché installé dans le Grand Palais. Hâte de voir le profil de la caissière…
Pédalo, scones et punk attitude
Londres en été, c’est aussi flâner dans la verdure. Passer de la Daimler au pédalo de Hyde Park, du métro au transat, du bistrot à l’Orangerie des Kensington Gardens. Ici, le thé est servi dans le respect de la tradition : tasse en porcelaine, sandwiches au concombre, scones, crème et marmelade. Dans le même temps, la ville célèbre les 40 ans du punk. Chez Liberty, les portraits de Sid Vicious et Nina Hagen côtoient tissus fleuris, robe Valentino et sac Lanvin.
Sèche-cheveux, psy et four à bois
Il ne débarquera qu’en septembre chez Colette, à Paris. Mais il est déjà chez Peter Jones, le grand magasin de Sloane Square où le rayon chocolat se mêle, s’emmêle à celui des bagages et les baskets flirtent avec les imprimantes. « Il », c’est le premier sèche-cheveux imaginé par James Dyson. Un fan de Mister Bean a pris l’objet longiligne et l’a collé à son oreille, comme s’il s’agissait d’un téléphone. La vendeuse n’a pas compris la blague… A deux pas de là, sur la très chic Elizabeth Street, séquence émotion le temps d’un café chez Baker & Spice, avec Gérard Chevalier, échappé de la série des Etre(s) Singulier(s). Son cabinet de psychothérapeute se situe dans la même rue, juste au-dessus de la boulangerie Poilâne, dont le four à bois est la réplique parfaite de celui de la rue du Cherche Midi, en marche depuis 1791. Une autre façon de transmettre savoir et savoir-faire.
Lunettes, pub et portrait de Siouxsie
Londres a une heure de retard par rapport à Paris, mais des années d’avance en terme d’audace et d’ouverture d’esprit. Ville de tous les mélanges, bouillon de cultures, on passe comme une évidence de l’élégance d’un présentoir de lunettes acidulées chez Cutler and Gross à un fish and chips servi par une cousine british de Marilyn Manson, dans un pub de Maddox Street. Même mix d’extrêmes dans la dernière boutique créée par Paul Smith, au 9 Albemarle Street. Ici, derrière la façade en fonte gravée, les vêtements s’alignent, s’animent entre murs recouverts de dominos, portrait de Siouxsie, mobilier vintage, sous-sol dédié à des expos et lampe de bureau Anglepoise réinterprétée par Paul Smith. Bien mieux qu’un concept store à la française, la boutique devient galerie, bazar, cabinet de curiosités, lieu de rendez-vous, site de rencontres.
Esprit de liberté dans les musées
Même sensation de liberté dans les musées. D’abord parce qu’ils sont gratuits. Ensuite, parce que de leur agencement à la signalétique, en passant par les canapés installés pour se poser, se reposer, tout invite à la découverte. Tout incite à l’exploration. C’est le cas à la Tate Modern, dont la récente extension signée Herzog & de Meuron a des allures de pyramide, tout en restant dans la continuité du bâtiment ancien. Quant au V&A, il a la bonne idée d’accueillir une nouvelle variation de la série Liquid Marble du designer Mathieu Lehanneur. Celle-ci aura sa place dans la Norfolk House Music Room du musée, à l’occasion du London Design Festival, du 17 au 25 septembre. Une excellente occasion de (re)traverser la Manche.
Echappée belle de l’autre côté de la Manche menée avec Visit Britain (www.visitbritain.com) et Exclusif Voyages (wwww.exclusifvoyages.com).