Il existe des moments, hors du temps, qui ont le pouvoir de l’ardoise magique. A savoir, tout effacer : les bouclages en urgence, la vidéo à monter pour ce soir, les bousculades dans le métro, le grincheux à la caisse du Franprix… L’un de ces moments a eu lieu hier soir dans le Parc Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville. La maison Hermès avait dépêché le metteur en scène Frederic Wake-Walker pour réinterpréter le « mythe du bon sauvage », dans ce domaine de 60 hectares d’inspiration anglo-chinoise. Le tout rythmé par des chants, danses, musiciens et de subtiles bouchées concoctées par Alain Passard. Dépaysement garanti à moins d’une heure de Paris.
Auto-stoppeuses, ambiance colo et collerettes
Le lieu de rendez-vous était porte de Montreuil. Drôle d’endroit pour embarquer vers… ailleurs. Les auto-stoppeuses griffées Hermès dénotaient sur le bord du périph’. Et, en même temps, n’est-ce pas ça aussi… la mixité ? Ambiance colo de vacances dans les autocars qui ont transporté les invités, qui ignoraient tout de la destination finale. Car si mes confrères journalistes ne sont pas des convives toujours faciles à vivre, ils se laissent faire dès que le staff du 24 faubourg Saint Honoré leur demande de mettre des chaussures de marche, s’enduire de spray anti-moustique, crapahuter dans des bois et sous-bois, s’attacher une collerette rouge autour du cou… Les plus aventuriers - Pascale Mussard en tête - ont adopté et adapté cette collerette sur la tête ou en bandoulière.
Escargots, eau de fleur de sureau et poulet au foin
1 Epok a aimé les créatures tantôt vêtues, tantôt nues, croisées au fil d’un parcours balisé par des serveurs proposant aubergines, escargots, eau de fleur de sureau… Alors que la nuit tombait, un dîner aux allures de pique-nique très chic était proposé sur des dizaines de tables miroirs, cernées de rondins de bois pour s’asseoir. Au menu : des purées, le fameux poulet au foin du chef étoilé, des tartes aux fruits d’un mètre de diamètre… Une chouette classe verte, arrosée au rouge : une bouteille s’est renversée et m’a (re)baptisée. Mais de bonnes fées étaient à mes côtés pour éponger, frotter, nettoyer… plus une trace ce matin de cette folle échappée… en tout cas sur mes vêtements.