Le Paris de Marie / épisode 3
Paris sans ses cafés, ce n’est plus Paris. Marie Céhère l’a compris très vite. Celui où on la trouve le plus souvent, c’est le Flore. « Au premier étage, sur la baquette du fond, face à l’escalier pour voir inconnus ou VIP arriver », précise-t-elle. Là, elle commande thé vert ou thé glacé. « Jamais de café ». Ses heures ? « 16h13… environ. Et 16h14, les jours de fantaisie… » L’égérie de Jaccard a de l’humour. On apprécie.
Partie de cache-cache sans Modiano
Parfois, elle boude le boulevard Saint-Germain pour lui préférer la place Saint-Sulpice et son Café de la Mairie. Là, même chose, c’est à l’étage que ça se passe. « Au calme ». Mais pour se planquer des regards - « pour se cacher, surtout pas à la façon de Modiano ! » -, c’est au bar de l’hôtel La Perle, rue des Canettes, qu’elle retrouve son compagnon de route. « On y va notamment le dimanche, pour jouer aux échecs. »
Tropézienne, comités de lecture et moins de 25 ans…
Enfin, la balade s’est terminée dans le square Laurent Prache, mitoyen de l’église Saint-Germain-des-Prés. C’était l’heure du goûter : elle a craqué pour une part de tropézienne - la véritable, celle créée par Micka en 1955 -, achetée rue de Montfaucon. Clin d’œil à Bardot, à l’été, sous le soleil exactement, au milieu d’une conversation où Marie Céhère s’est étonnée du manque d’audace des éditeurs en 2016 et de leur immobilisme face au Net. Soupirs. Et rires à l’idée d’envahir subitement les comités de lecture des maisons d’éditions avec des filles et des garçons de moins de 25 ans… comme ça, juste pour voir.