Hier soir, entre deux averses, on a poussé la porte de la librairie L’Acacia, boulevard du Temple (République, lignes 3, 5, 8, 9 et 11). C’est ici que la revue Charles, fondée et menée par Arnaud Viviant - un ex de Libé, des Inrocks, de Nova… -, organise la sortie de chacun de ses numéros. On en est déjà au 18e, avec comme nouveau sujet à débits et débats : « Racisme & politique ». Au menu : Rama Yade, Najat Vallaud-Belkacem, Azouz Begag ou encore Lydia Guirous selon laquelle « les Français en ont marre des storytellings victimaires ».
Place, espace, mais liberté surveillée…
« Je pense chaque numéro dans sa globalité, six mois avant sa sortie », explique Viviant. Et pour cause : cette revue, qui parle de politique autrement, sort en librairie à un rythme trimestriel. « Je dois donc penser le temps pour concevoir un sommaire très en amont. » Un exercice qui plaît à Viviant, plus visionnaire que voyant : « Cette revue est comme un sous-marin qui, avant de lancer une torpille, calcule où sera le bateau à couler. » Quant aux rédacteurs, ils ont de la place, de l’espace, mais une liberté surveillée : « Ce que je leur demande ? De m’obéir ! » Viviant rappelle que dans « rédac chef », « il y a le mot chef ». Après il reste ouvert à la discussion : face à de bons arguments ou une défense de point de vue pertinente, il sait donner carte blanche.
Gressins, vin rouge et gobelets blancs
Côté petits fours - car on était aussi là, pour ça… -, on a aimé les gressins posés sur la longue table dressée dans la librairie de Sandrine, fan de presse et d’articles politiques. Côté bar, on s’est laissé tenter par le Vin de l’Uncle Charles, un rouge du Languedoc servi dans des gobelets en plastique blanc. Enfin, on ne peut que soutenir un « mook » qui, dès son numéro 10, a sollicité Houellebecq pour qu’il raconte ses années d’informaticien à l’Assemblée. J’attends maintenant que la bande à Viviant vienne me demander pourquoi je n’ai tenu que trois semaines… au Sénat !