C’était un dimanche matin. Il faisait beau. Il était à la terrasse du Fétiche, bistrot situé à la sortie du métro Michel-Ange-Auteuil. Concentré, la tête baissée, Roman Duvi remplissait une grille de mots croisés. Celle du journal Le Monde, de mémoire. Graphiste le jour, flâneur le soir, le jeune homme m’a confié aimer noircir les cases des verbicrucistes. Si bien que lorsque l’ami écrivain et journaliste Daniel Lacotte m’a parlé de la 4e édition de la rencontre baptisée A la croisée des mots, il n’y avait que Roman Duvi pour illustrer, sur ce blog, l’annonce de ce championnat mots-croisistes, dont les qualif’ viennent de débuter. Avis aux amateurs, l’épreuve pour décrocher sa place en finale est à télécharger ICI. Une façon de patienter jusqu’au 1er octobre, où A la croisée des mots investira l’espace Vasarely, à Antony. Faut-il voir dans ce regain d’intérêt pour les mots croisés, y compris de la part des jeunes générations, un engouement proche de celui pour les cours de couture et tricot dans certains bars et concept-stores ? Possible. On en a l’habitude : ce qui passait pour ringard hier est dans la note aujourd’hui. On cuisine, on jardine, on recycle, on customise, on vit en coloc’, on bouffe bio, sans gluten, on vend sur Le bon coin, on trouve compagne et compagnon sur le Net… Dans un tel contexte, faire des mots-croisés relève presque d’une intégration à l’X.