Samedi après-midi, rue du Bac : elles se ressemblent toutes. Avec le même sac, les mêmes fringues, les mêmes chaussures, les mêmes lunettes. Et si l’on affine un peu l’observation, elles ont aussi le même médecin –« avec lui, je perds 5 kilos en une semaine »-, le même chirurgien –et, du coup, les mêmes vrais-faux seins : époque formid’-, la même voyante et les mêmes fournisseurs de tranquillisants. Une panoplie qui ne fait pas envie. Un uniforme qui les rend copies conformes. Mi-bimbo, mi-bobo, la flâneuse de la rive gauche parisienne a perdu de sa spontanéité et de son naturel. Elle pique les tics de ses copines, bouffe bio, boit du Coca light. Suiveuse, elle s’applique à elle-même le sacro-saint principe de précaution : surtout ne pas sortir du lot. Prise de risque mini pour prise de tête maxi. Désolant ou désopilant ?