Une nouvelle galerie vient de voir le jour à Paris, 70 rue des Gravilliers. Son nom : Pact, acronyme des initiales du duo formé par Pierre-Arnaud (Doucède) et Charlotte Trivini. Mais, c’est qui, ça ? Le premier a fait ses armes chez Artcurial, avant de rejoindre la Martos Gallery à New York, puis Los Angeles. La seconde a croisé la route du premier chez Artcurial, flirté avec la FIAC, le mécénat artistique et la com’. Hier, c’était le soir de leurs premières fois : première ouverture commune, première expo, premier vernissage, premier cocktail. Il était tiré à quatre épingles. Elle s’était parée de ses plus beaux atours. Il allait à la rencontre des invités. Elle prenait le temps d’expliquer l’histoire de la galerie et le profil du premier artiste présenté. On a demandé à le voir…
Des crayons qui semblent danser au gré de ventilateurs
« Il est là ». Planqué dans un coin de la galerie, l’italo-vénézuélien Manuel Scano Larrazàbal ne demandait qu’à papoter. De son travail, de Paris, de la coupe de champagne dont il avait envie… Son travail ? Il s’inspire essentiellement du mouvement. Pour en être convaincu, il suffit d’observer la machine installée dans cette expo baptisée « Pantomime » -à voir jusqu’au 28 mai-. Il s’agit d’un mobile fait de bois et de fils de nylon, au bout desquels sont accrochés des crayons qui semblent danser, voguer au gré de ventilateurs, tout en formant des taches de couleurs sur un immense papier. Ensuite, l’artiste s’approprie ces taches « à coups de cellulose jetée contre le papier, qui dilue l’encre apposée par la machine ». Une prouesse réalisée, ici, avec la complicité du chorégraphe Benjamin Bertrand. Bluffant.
Œufs « mimo », affaires de gym et sosie de David Luiz
Fouineurs et flâneurs, on s’est baladé. Dans la galerie, la cour, les escaliers qui mènent jusqu’au bureau de Charlotte et Pierre-Arnaud. Là, on a croisé une fille qui parlait de « truc » en pointant du doigt l’un des dessins issus du subtil mobile. Une autre, en baskets et mini-jupe, évoquait son « enterrement de vie de jeune fille », pendant que la photographe du site Say Who shootait sur tout ce qui bougeait. Temps fort et « temps fou » de la soirée : l’escale au Dragon & Phenix, le bar d’en face. Partenaire du cocktail : St Raphaël. Non, pas la station balnéaire, ni le chanteur qui aurait été canonisé de son vivant, mais… la boisson. Du coup, il y en avait dans tous les verres. On a aimé le plateau d’œufs « mimo » avec mayo, le sourire d’Alice, le sac ouvert d’une fille duquel dépassait ses « affaires de gym », le sosie -version « taille 36 »- de David Luiz et le vocabulaire de ma voisine de comptoir, un peu « dead » mais ravie d’avoir trouvé le bon « spot ». La naissance de Pact s’est faite entre humour et bonne humeur. Avis aux artistes en herbe ou maudits : pas la peine de venir harceler Charlotte et Pierre-Arnaud. Le duo a déjà son stock de talents : « au niveau expo on est booké jusqu’en 2018 ».