Une fois par an, les salons du Pavillon Gabriel, à Paris, se transforment en grand marché. Une sorte d’épicerie fine, version XXL, avec vins, fromages, charcuterie, fruits de mer, caviar, chocolat, glaces… et les producteurs, en chair et en os, derrière leurs étals. Orchestré par APM Events, avec la complicité de Potel et Chabot, ce « good food show » était organisé hier dans le cadre des Lebey de la Gastronomie et de la sortie des guides Lebey, dont celui des bistrots : le petit bouquin soufflait ses 30 bougies.
Le clan Rothschild venu en force
S’il fallait montrer patte blanche -comme le comédien François Berléand ou les chefs Pierre Sang et Michel Troisgros- pour accéder au dîner concocté par le trio d’étoilés Alléno-Rostang-Toutain, en revanche les ateliers de dégustation étaient ouverts à tous. Une occasion de saluer Louis & Adrien, « les dénicheurs de savoir-faire rustiques » : c’est comme ça qu’ils résument leur métier, qui consiste à aller à la rencontre de petits producteurs de charcuterie et fromages sur les routes de France. On a aimé la définition du partage selon le boulanger Frédéric Lalos -Meilleur ouvrier de France- : non seulement il nous a fait goûter ses créations, mais on est reparti avec des provisions. Quant au clan Rothschild, l’une de ses devises doit être « l’union fait la force » : dans un salon, une partie de la famille a présenté ses vins ; dans un autre, une branche cousine a fait découvrir son brie de Meaux truffé. « Il est équilibré. La truffe n’envahit pas le goût. J’aime bien… », a commenté à chaud Rémi Dechambre, critique gastronomique pour Valeurs Actuelles.
Comme dans un speed dating…
Les dégustations avaient débuté à 16 heures. Autant dire qu’il régnait une ambiance un rien débridée aux alentours de 20 heures. Tout le monde se parlait. D’aucuns s’échangeaient cartes de visite, « 06 » et plus si affinités. Puis, fin de la fête : comme dans un speed dating, une sirène stridente a incité les producteurs à tout remballer et les visiteurs à se diriger vers la sortie. Verres, couteaux, fourchettes, assiettes se sont évaporés en quelques minutes. Et pour cause : le dîner des étoilés était prêt. On n'a rien tenté pour être sur la liste des invités. Un peu la flemme aussi de revenir pour l’« after » -à nouveau « accessible à tous »- qui démarrait à 23 heures. On nous a pourtant vanté les prouesses des trois barmen dépêchés. Mais Bashung l’a chanté : « faut savoir dire stop… »