« And the winner is ». C’est le nom d’un carré en cachemire et soie pour homme, présenté hier par la maison Hermès. Celle-ci dévoilait sa collection d’objets automne-hiver 2016. Signe particulier de ce foulard ? Il était mis en scène avec un flipper vintage aux motifs identiques. Un modèle dans lequel il suffisait, comme autrefois, de glisser une pièce d’un franc pour jouer deux parties. « Essayez-le. N’hésitez pas… », nous a-t-on proposé. Justement, on a hésité. Car l’appareil était trop beau. Or jouer au flipper « à l’ancienne », c’est poser sa clope sur le rebord de la vitre, bousculer la machine pour aller chercher l’extra-balle, gueuler un peu aussi parce qu’on a raté un bonus… Bref, jouer au flip’, c’est avant tout mal se tenir. Or, là, entre frac de dressage, sac Col Roulé, capeline en feutre ou autres sublimes bottines en patchwork de python, on a préféré rester… « sans défaut apparent ». Et ce jusqu’au buffet, où l’on a croisé la styliste Nelly Guyot, les journalistes Alix de Dives et Aurélia Grandel de Keating. On a aimé la soupe carotte-orange, les salades composées, le cheese-cake, le moelleux tout chocolat, le jus de fruits rouges, le champagne Roederer… Une fois de plus Hermès a su transporter ses visiteurs loin, ailleurs, dans un autre monde. Une parenthèse où tout semblait s’être arrêté. A commencer par le temps.
Vin blanc, pain noir, sabots et PSP…
Même sens de l’invitation à l’évasion, un peu plus tard dans la journée, chez Charlotte de La Grandière, créatrice de Rue Herold. Un showroom, à deux pas de la place des Victoires, où cette passionnée des matières propose « des tissus entre ceux du marché Saint-Pierre et ceux des grandes maisons d’édition ». Actuellement, elle accueille le duo de Normal Studio : Jean-François Dingjian & Eloi Chafaï. Pour Rue Herold, ils ont imaginé une collection baptisée Multiplis et composée de sacs et pochettes d’un « bleu profond ». Sur la longue table où d’habitude les tissus s’étalent, la maîtresse de maison avait installé réserve de vin blanc, plateaux de fromages, pains blanc et noir. On a refait le monde de la presse et de la déco avec Frédéric Basset. On a aimé les sabots de l’une et l’enfant imperturbable face à sa PSP*. On a apprécié les verres en verre et l’accueil « comme à la maison » au milieu des plaids en mohair. Au fait, le pain tout noir était à l’encre de seiche. Enfin, en regagnant la rive gauche, la nuit commençait à envelopper doucement la Cour carrée du Louvre : dernier cadeau du soir aux flâneurs.
*Playstation portable