« On est foutu, on mange trop », a chanté Souchon. C’est à ce tube de 1978 que l’on pense en parcourant le dernier bouquin de Martin Parr, intitulé Des Goûts (Phaidon). Le photographe anglais livre ici sa vision de ce qui se mâche, se mastique, se déglutit, s’avale, se digère à travers le monde. Une approche aux antipodes de la gastronomie, ce qui n’empêche pas Fergus Henderson, le chef étoilé du Saint John’s à Londres, de signer la préface de l’ouvrage. Décalage immédiat.
Une réalité sans fard
Au fil des pages, on se balade entre hot-dogs et brioches, frites en sauce et saucisses, bonbons et gélatines fluo. Martin Parr pose, avec justesse, un regard sur l’aspect social de l’alimentation d’aujourd’hui. A l’heure où d’aucuns prônent le bio, les graines, le sans gluten, il ne perd pas de vue que le gros des troupes continuent de fréquenter les rayons des hypers, bourrés de plats « tout faits », confiseries, sodas, gâteaux apéro… Immersion dans une certaine « pop culture » et la réalité sans fard selon Martin Parr.