3-PASSYDans la tête de Descott / épisode 2

 

« Il est petit pour une balade, mais il a un joli point de vue ». C’est en ces termes que Régis Descott parle du cimetière de Passy. Un lieu qui l’a inspiré dans son roman Obscura (Le Livre de poche, 2010), où il est question d’une reconstitution du célèbre Déjeuner sur l’herbe de Manet, avec de vrais cadavres… Ame sensible s’abstenir. « Manet est enterré au cimetière de Passy, tout comme le Docteur Blanche, célèbre aliéniste de l’époque », rappelle Descott. Mais l’attirance du romancier pour les tombes ne témoigne d’aucune fascination pour le morbide. « J’aime les cimetières parce qu’ils sont à la fois mélancoliques, silencieux et romanesques : un nom, deux dates et une épitaphe sont souvent propices à l’imagination », dit-il.

Un court passé chez les paras

Si Passy « n’a rien à voir avec le Père Lachaise », il préfère les cimetières militaires, « comme celui de Colleville-sur-Mer, en Normandie, avec ses milliers de croix blanches, étoiles de David, alignées sur un gazon en pente douce ». Un brin romantique, l’ami des morts. Nostalgique aussi. Car Descott a fait son service militaire chez les paras. Retour au cimetière. Le romancier sait déjà où il sera enterré : « dans un cimetière familial perché sur une colline en Provence et voisin d’une chapelle où vit une ermite ». Enfant, il y jouait entre les tombes. A suivre.

 

Relire l'épisode 1