Ami d'1 Epok et voisin de l’adresse parisienne du blog, Arnaud Thomasson évoque son premier album. L’expert dans l’art du tabac, de l’opium et des objets érotiques a choisi une compil’ des Cure :
« Le premier album : ne s’agit-il pas au fond des choses d’une étape marquante et vivace de notre être, une révélation exhumée bien plus éloignée que toute vérité chronologique. Le postulat musical est souvent hasardeux, d’une étonnante médiocrité, téméraire et pleine d’avidité juvénile. Rejoignant le commun mortel à ces prérogatives, ma candeur auditive trouva la porte de Janus à travers l’univers strident et poétique du décoiffé Robert Smith et son groupe The Cure.
Le passage du bibliobus rural, cette roulotte aux distractions silencieuses
Adolescent de fin de siècle, mais d’une province non loin reculée (la Haute-Savoie), les canaux culturels furent tant rares que convoités dans ma jeunesse. Que dire de la grande sortie du samedi après-midi au temple de la culture concentrée d’une Fnac de préfecture ou du passage du bibliobus rural, cette roulotte aux distractions silencieuses : une BD incomplète ou une radio cassette à l’acoustique si distordue qu’une grande surface n’en aurait fait l’usage…
La musique se vit sans forcément se comprendre
Motivé le petit Arnaud. Après quelques bravades cyclistes, l’univers de ma chambre s’imprégna d’électro new-wave pour en devenir l’ascète de mon temps. Mixed-up, un album comprenant 11 remixes brillants du groupe, à la couverture tant bariolée qu’énigmatique. Que dire du légendaire Lullaby, cette berceuse lancinante ou du Never Enough, profondément rock et dont le sens réel m’échappera de nombreuses années. Après tout la musique se vit sans forcément se comprendre, tout comme l’on peut idolâtrer sans ressembler, elle vous transpose. Ce sera le premier, le cantique des cantiques ».