Ma journée de samedi aurait pu inspirer un remake de « Mercredi folle journée » à Pascal Thomas. Tout a commencé dans un minibus porte Maillot. Destination : le Grand Hôtel de Solesmes, près du Mans, qui soufflait ses 50 bougies. A bord du véhicule, branché sur radio Nostalgie : une poignée de journalistes et un photographe qui s’avale 90 kilomètres sur sa bicyclette chaque dimanche matin à Longchamp. Il tourne. En rond. Le pauvre. A Angers, lorsqu’on pédale 90 kilomètres sur une piste cyclable, on a rallié Nantes tout en longeant les bords de Loire...
Une fois à Solesmes, les « journaleux de Paris » en jeans et baskets défrayent la chronique. Car le maire, les huiles locales, leurs épouses et même monsieur le curé sont tous tirés à quatre épingles. Petit raccord dans les toilettes, histoire de sauver les apparences : ah, ces gens de la capitale, insortables ! Un tour en cuisine, où les chefs Didier Serre, Patrice Caillault et Alain Passard s’activent pour concocter un menu à six mains. Un tour dans la salle : je suis à la table n°5. Mes voisins : un type qui a fait fortune dans la volaille –la région oblige- et un certain Paulo, « le Coluche local » me dit-on, qui tourne depuis des plombes au Mans et dans les alentours avec un spectacle intitulé « A travers champs ». Lui, forcément, suscite tout mon intérêt. Bille de clown, petites lunettes rondes sur le nez, c’est un ancien pro de la volaille –lui aussi- qui, un beau jour, a décidé de monter sur les planches parce qu’il faisait marrer ses collègues de travail. Paris lui donne la nausée. Mais pas la « poularde aux herbes et fleurs de prairie » de Passard, que le chef triplement étoilé a fait cuire pendant une heure dans du foin.
L’aventure continue : dans le jardin de Passard, cette fois. En guise de balade digestive, la presse a le privilège de gambader dans 4 hectares de potager « 100% naturel ». ça avait de la gueule, c’est vrai. Surtout lorsqu’une de mes consoeurs est passée à la phase cueillette et a bourré son sac « Kelly » vintage de tomates et de pommes : époque formidable. J’espère qu’elle va renouveler l’expérience ce matin au marché bio du boulevard Raspail, à Paris, histoire de lancer la mode de l’objet détourné, à 40 jours de l’ouverture de la nouvelle boutique Hermès, rue de Sèvres.
Message personnel : qu’en penses-tu, chère Maryse ?