Même à 80 ans, la maison de tissus Pierre Frey a su rester jeune. Parce que les petits-enfants du fondateur ont repris le flambeau. Mais aussi parce qu’elle sait s’ouvrir aux nouveaux talents ou autres artistes pas forcément attendus dans l’exercice proposé. C’est comme ça que Torrick Ablack, alias Toxic, l’un des pionniers du mouvement Graffiti des années 1980 à New York, a récemment réalisé une série de dessins pour deux tissus et un papier peint. Tout aussi insolite : l’an dernier, la maison a dépêché l’actrice Louise Bourgouin, diplômée des Beaux Arts de Rennes, pour imprimer ses dessins de corps nus sur des tissus, tapis, papier peint, assiettes et plats.
Quatre collections capsules de designers rythment l'expo
Aujourd’hui, c’est au musée des Arts déco que ça se passe. Jusqu’au 12 juin, une expo retrace près d’un siècle de créations et savoir-faire signés Pierre Frey. Une occasion de suivre le fil chronologique de l’affaire familiale, tout en découvrant les coulisses du métier d’éditeur de tissus et papiers peints, les méthodes de production, ainsi que quatre collections capsules de designers qui rythment le déroulé des décennies. Julien Colombier a ainsi créé un imprimé qui change d’aspect en fonction de l’éclairage. Benjamin Graindorge a choisi le pixel comme unité pour un papier peint : époque formidable. Marcel Wanders réinterprète le thème de la fleur. Quant à Nao Tamura, il a trouvé l’inspiration dans le jacquard. Cette présentation côtoie les collections permanentes du musée parisien, ainsi que les travaux de sept artistes contemporains inspirés par la couleur, la matière, le motif. C’est beau. C’est frais et c’est tout… Frey.