Epoque formidable : dans le même après-midi, à Paris, j’ai croisé un vieux beau en rollers qui a raté le trottoir du boulevard Saint Michel, fini dans les bras d’une passante en train de manger un sandwich et injurié celle-ci parce qu’elle se trouvait sur son chemin ; des artistes en manque de reconnaissance qui ont déployé, sur l’île Saint Louis, un immense patchwork représentant une vache ; une fille, place Monge, qui avoue s’endormir « sans mon mec, mais avec mon Mac » ; un copain qui me dit qu’un 40 m2 perché au 5ème étage –sans ascenseur- d’un immeuble situé au fin fond du 18ème et vendu 360 000 euros, « c’est pas cher » ; un autre qui repart en vacances, « parce que je suis déjà crevé » ; et une attachée de presse qui me vante l’intelligence des frères Bogdanov, qu’elle présente comme « des journalistes et écrivains ». La capitale rendrait-elle dingue ? Faut-il absolument mettre psy et psychotropes dans son kit de survie, quand on habite à Paris ?