On n’avait pas de carton d’invit’. Mais on connaissait la designer qui exposait ses objets. On est donc rentré. Comme ça. Sans s’annoncer. Mais à peine le seuil de la galerie franchi, une fille en tailleur sombre, cheveux noir corbeau, nous a presque demandé nos papiers : « vous êtes invités ? Car c’est un vernissage privé ». Elle nous a pris pour deux ploucs -époque formid’-. Peut-être à cause de mes pompes en python. A moins que ce ne soit les Prada taille 47 de mon acolyte. Enfermée dans ses absurdes certitudes, elle aurait aussi bien pu rembarrer les Bouroullec ou Christian Ghion, parce qu’ils n’étaient pas répertoriés sur son listing format A4. Pas très chaleureux l’accueil des pèlerins de passage à la galerie Marcel by, rue Saint-Claude (Saint-Sébastien-Froissart, ligne 8). On s’est cassé illico. Direction : acte2galerie, pour jeter un œil sur les « Muses » de la photographe Emmanuelle Bousquet -à voir jusqu’au 16 janvier-. On a aimé les polaroïds. Puis, on a papoté portfolio et rigolé d’une nana perchée sur une paire de Louboutin, qui semblait souffrir le martyre : préliminaires SM du soir ? Un coup de rouge -dans le verre, pas sous les semelles- et on repart.
« Il est couleur locale, votre vin ? »
Dernière étape de notre périple dans le Haut Ma’ : Merci. Pour le lancement de la mini Lumio+, une drôle de lampe nomade qui, une fois fermée, prend la forme d’un livre et se recharge sur prise USB. Un objet de curiosité que l’on doit au designer californien Max Gunawan. Sur le buffet : une soupe de potiron. Dans un saladier XXL : des pommes séchées. Dans les verres : du champagne, estampillé au nom du « destination store », et du rouge du Roussillon. Le même que chez acte2. « Il est couleur locale, votre vin ? » Hésitation de Thibaud, derrière le bar pour un soir, car jeune diplômé d’une école de commerce. Le p’tit gars s’est demandé quels cépages pouvaient bien voir le jour entre Paris, sa petite couronne et son périph’… Finalement il a lu l’étiquette : « euh… c’est un vin du Roussillon ». On avait remarqué. Le cru a même inondé le quartier. On est resté au champagne. Puis on a refait le monde avec Christine, Françoise et un étonnant designer polonais vêtu d’un manteau en poulain. Echange de mails et de bons mots. En sortant, mon complice de ces « grandes virées » a proposé à une version 2015 de Charlie et ses deux nénettes de les immortaliser avec leur téléphone. Ils ont pris la pose. L’une a même levé la jambe. Il a cadré, shooté et déclaré : « d’habitude, je prends 5 000 euros. Mais ce soir, c’est cadeau ». Toujours grand seigneur, le Comtesse.