Le 11 novembre dernier, il y avait une foule et des files devant le Grand Palais (Champs-Elysées-Clémenceau, lignes 1 & et 13). Une file “VIP”, une file “presse”, une file “invités”… Une fois dans la sienne, on avait le feu vert pour accéder à la (foire)fouille de son sac, faire flasher le code barre de son invit’ et déambuler dans les allées du musée, peuplées de photographes, agents, acheteurs d’art, galéristes, journalistes, mais aussi poussettes, bonnets sur la tête, lunettes de soleil, barbes de trois jours, vestes militaires… C’était le vernissage de Paris Photo. Un “opening” sous forme de “happening”. Avec quelques curiosités, comme cette fille tout en peau de vache, celui qui se vantait d’avoir “branché la grande” ou celle qui s’extasiait face à un cliché : “c’est saisissant…” Un autre encore activait sa tablette pour donner quelques tarifs à une collectionneuse “made in USA”. Il fallait sortir autour de 20 000 euros pour un “pola” signé Guy Bourdin. “Pola” qui en son temps ne servait qu’à faire des repérages, des ajustements de lumière, des mises au point, bref du bricolage avant de finir à la poubelle… Dans notre nouveau rôle d’hirondelles (de buffets) -époque formid’-, Bruno Comtesse et moi avons cherché désespérément un truc à boire ou à manger. RAS. Tenue correcte exigée et abstinence obligatoire au Grand Palais ce soir-là. Sauf pour les acheteurs, les spéculateurs, récompensés par un verre de Ruinart. Sans chips, ni cacahuètes. Une sorte de régime sec dans une fête… surfaite. Déçus, nous avons organisé notre exfiltration en direction de La Gare (La Muette, ligne 9). Notre table ? La deuxième sur la gauche en entrant, pour la vue sur la Tour Eiffel. Dans nos verres ? Deux Margarita Frozen. Depuis, Paris Photo a fermé ses portes. Le Grand Palais aussi. Vendredi 13 oblige…
Eveillard / Comtesse, avec la complicité de Charlotte de La Grandière et Alexandre Dhordain. Merci aussi à la Galerie Particulière, Paris 3ème.
©Bruno Comtesse : www.brunocomtesse.com