Régis Descott : Chers vous 2, les images de Bruno prises au Club 55 m’ont plus affecté que je n’ai bien voulu me l’avouer. La mélancolie qui s’en dégage est très éloignée du mythe. Mais peut-être est-ce mieux ainsi, certainement plus beau. D’une certaine façon, Bruno tu as su magnifier l’endroit, le rendre mystérieux. Bravo. Mais par contraste, j’ai eu besoin de voir du monde, de m’immerger dans la foule. J’en ai ramené quelques images qui me laissent un arrière-goût bizarre. Comme si, pour reprendre un grand dramaturge d’outre-Manche, il y avait quelque chose de pourri au royaume de la Riviera.
Bruno Comtesse : Cher Régis, je ressens la même mélancolie dans tes images de fête foraine. Les caisses sont vides, les attractions désertes, la foule absente. Le parc d’attraction semble avoir perdu sa raison d’être : faire la fête. Cet arrière-gout étrange vient sans doute de là. Dans cette fête, Martin Parr aurait montré la peur du vide, mais toi, tu nous en montres l’élégance.
Anne Eveillard : Ces images de fête foraine déserte me rappellent le travail du photographe italien Stefano Cerio sur les parcs d’attractions, qu’il a montrés l’hiver, vidés de leurs forains comme de leurs visiteurs.
BC : Je claque la porte du Scénic. Nostalgie enchaîne Joe Dassin après Grace Jones. Je vis un moment unique. Je quitte Saint-Tropez. Tu as mille fois raison Régis : le voyage importe plus que la destination.
Si vous avez manqué l’épisode précédent, cliquez ici.