« Vous êtes l’hôtesse attitrée de Pascal Praud ? » « Oui » « Il est gentil avec vous ? » « C’est l’un des plus gentils », répond la grande brune qui accompagne les visiteurs jusqu’au bureau du journaliste d’iTélé. Un bureau planté au milieu d’un immense « open space » climatisé, aseptisé, silencieux. « L’ami » Praud a toujours eu la cote auprès des femmes. Moins auprès des hommes. Peu importe. Il fait avec. Il a renoncé à plaire à ceux qui ne font pas l’effort d’aller au-delà de l’image tantôt lisse, tantôt grande gueule, qu’il renvoie à travers la lucarne ou derrière le micro de RTL lorsqu’il parle ballon rond. Pourquoi le choix du foot ? « Parce que j’y jouais quand j’étais gamin sur la plage du Pouliguen. Je préférais taper dans un ballon plutôt qu’ouvrir un livre. J’ai commencé à lire en arrivant à Paris : j’avais 20 ans ». Trente ans après, il dîne avec Gabriel Matzneff et sa bibliothèque contient « tout Mauriac, tout Maupassant, tout Montherlant, tout Dumas ». En livres de poche ? « Non, j’ai de très belles éditions. En poche, c’est écrit trop petit ». Au même moment, il propose de retirer ses lunettes le temps de la photo… Il est comme ça Praud, un vrai chamallow ! C’est d’ailleurs son surnom à l’antenne de RTL.
Fidèle à Eau Sauvage et nostalgique des soirées sardines aux Bains du Nau
On le dit élégant. Il est surtout tiré à quatre épingles, fidèle à Eau Sauvage et prêt à passer dix minutes entre les mains des « coif’-maq’ » (coiffeurs et maquilleurs, en jargon télé) avant de pendre la pose pour ce blog. « Vous m’enverrez un tirage de la photo ? » Car même si beaucoup le décrient, lui s’aime bien. Quand il évoque son métier, il se compare à « un témoin ». Et quand il prend du recul sur le foot, il le voit à la fois comme « un jeu pour les enfants » et « une raison d’Etat pour le Qatar ». A la question : a-t-il un ballon rond à la maison ? Réponse : « Non. Il faut dire que j’ai eu quatre filles, pas de garçon… » Au bistrot, au resto, il évite de parler boulot. Le 7ème art l’inspire davantage. A l’instar du dernier film de Stéphane Brizé, La loi du marché : « Brizé est un ami, reprend Praud. J’ai tout vu de lui ». Comme il a tout vu de Sautet et Truffaut. A son arrivée à Paris, il a même habité quelques mois rue du Cherche Midi, dans l’immeuble où Jean-Pierre Léaud vendait ses fleurs teintes dans Domicile conjugal. « C’est curieux comme on se souvient bien des années avant ses 25 ans. Après, tout va trop vite », dit-il un brin nostalgique des soirées sardines pouliguennaises aux Bains du Nau et des coups de rouge au Bidule de Pornichet. Un œil sur sa montre. Il faut boucler la chronique de demain matin sur RTL avant d’enchainer avec 20h Foot, sur iTélé. Il est loin le temps où stagiaire à l’édition bauloise de Ouest France, Praud roulait en 104 et rentrait gratis le soir au casino pour jouer à la boule. Aujourd’hui, il circule en berline, fréquente le Café de l’Alma, fume des cigares au Flore, ne vibre que pour un match du Barça et refait le match à la place de Sacco(mano). Epoque formidable.