En marge du « sans gluten », du repas « néolithique » ou autre drôles de graines en bocaux posées au-dessus du frigo, quelques jeunes talents pensent et planchent sérieusement -mais sans se prendre au sérieux- sur ce que sera la table de demain. A l’instar des étudiants de la Licence pro « Restauration gastronomique à vocation internationale » de l’université de Cergy-Pontoise. Ils viennent d’organiser deux jours de découverte du métissage alimentaire entre France et Amériques. Une occasion de préparer, travailler, cuisiner et goûter sauterelles, vers, punaises, thermites… comme au Mexique. Pas franchement appétissant ? Ben, noyés dans le vin blanc, au moment de leur cuisson, et posés sur des blinis recouverts de guacamole, les vers se gèrent et se digèrent. Bourrés de protéines et sources de croquant, voire de croustillant -mieux que le Crunch !-, les insectes seront-ils notre alimentation de demain ? C’est une question qui titille aussi les étudiants du labo de recherche sur les « Nouvelles pratiques alimentaires » de l’Ecole de design de Nantes. Un brin plus poétique : Manon, Camille, Carla et Alexandre, tous issus de la Licence pro « Hôtellerie et restauration de luxe » de l’université de Nanterre, ont imaginé un dîner avec la complicité d’un quatuor de musiciens du conservatoire du 7ème arrondissement de Paris. Cela s’est passé dans le restaurant d’application du lycée Albert de Mun, à Paris, où les étudiants ont veillé à accorder mets, vins et notes de musique. Bluffant. Ça change de tous ces restos qui se ressemblent : du copié-collé aseptisé, où les promesses d’assiettes sans graisse, sans sel, sans sucre ou sans viande n’inspirent pas et n’incitent qu’à rester chez soi. Vivement que toutes ces jeunes pousses valident leur diplôme, cassent les codes, s’échappent des modes et réinventent la table dans notre époque si formidable.