« Mon collègue a fait passer un dîner galant en note de frais, que dois-je faire docteur ? » C’est le cas d’école évoqué cette semaine dans les colonnes du Financial Times et repris par LeNouvelEconomiste.fr. Rien que le libellé de la question fait sourire. Car on a tous assisté à une telle scène. Un voisin de bureau qui invite sa nana au resto entre midi et deux, histoire de faire illusion, et qui récupère l’addition avec plus ou moins de discrétion. Puis, en observant l’indélicat, on a tous fait le commentaire : « Il ne s’emmerde pas ! T’as vu le pinard qu’il a commandé ?! » Ou encore : « Il prend un dessert quand c’est la boîte qui paye ! » Pour ma part, j’ai vu encore pire : un couple, sans doute illégitime, en balade sur l’île de Ré, où monsieur a demandé une note à part pour ses nuits de jeudi et vendredi. Car les nuits de samedi et dimanche, sauf cas particulier, ne passent pas en frais. Et tout ça devant madame, qui n’a pas bronché. Sans doute était-elle rôdée. C’est si bon de bouffer, boire, s’évader, s’échapper, voyager et frimer à l’œil. Face à ce type d’abus, les lecteurs du « FT » sont sans concession : « Dénoncez ce comportement. Il est mauvais. Si l’entreprise ne sanctionne pas quelque chose d’aussi flagrant, vous n’êtes pas dans la bonne et il est temps de passer à autre chose », commente un cadre dirigeant de 60 ans. Plus caustique encore, le point de vue de cet anonyme : « Quittez l’entreprise, puis balancez. Après avoir fait les deux, rendez service aux lecteurs du FT et donnez-nous le nom de la société pour que nous revendions nos actions ». Epoque formidable.