« Que faire d’un stagiaire arrogant ou paresseux ? » s’interroge le Financial Times, repris cette semaine par LeNouvelEconomste.fr. Rédacteur et lecteurs donnent quelques pistes pour recadrer le débutant pédant, péteux, prétentieux. Au regard de cette problématique, je pose une autre question : « que faire de l’étudiant suffisant qui tente de boucler son mémoire en refilant son boulot au premier venu ? » Je viens d’y être confrontée. Pas plus tard qu’avant-hier. Certes, j’avais déjà croisé le feignant prêt à donner 1 000 euros à un rédacteur pour lui pondre son dossier de fin de VAE (validation des acquis de l’expérience). Mais l’étudiant de Master qui joue au con pour que je lui remplisse son Guide d’entretien de mémoire, sans même me rencontrer, c’est une première. J’ai ainsi été approchée, via un réseau social, par une étudiante inscrite dans une grande école de commerce. Elle m’a envoyé un mail concernant son mémoire de Master, qui porte sur le même sujet que l’un de mes récents articles publié dans les colonnes du magazine Côté Paris. L’étudiante prétend souhaiter me voir pour en parler. Pas de problème. Je lui propose des dates pour prendre un café. Mais, pas de retour de sa part. Puis, au bout d’une semaine, elle m’envoie, par mail, son Guide d’entretien qu’elle m’invite à remplir en moins de… 48 heures ! Epoque formidable. Surtout qu’en jetant un œil au Guide en question, celui-ci stipule clairement que l’étudiant/e doit rencontrer son interlocuteur pendant au moins 45 minutes, afin de pouvoir échanger avec lui avant de rédiger les réponses. Mais, là, l’exercice devenait tout autre : je répondais en solo, pas de dialogue possible, puis je remplissais les longs espaces laissés en blanc. J’ai répondu à l’étudiante que j’avais l’impression de faire son boulot à sa place et que, du coup, je n’étais pas… le bon pigeon. En a-t-elle trouvé un autre pour éviter le mémoire qui flanche ? Je l’ignore.