Je hais les sacs à dos. Surtout dans le métro. Car leurs propriétaires se moquent de savoir si ces paquetages encombrent la rame ou empêchent de se tenir à la barre. L’important est d’avoir quelque chose sur le dos ; quelque chose qui donne l’impression de partir à la conquête de domaines inconnus appelés Odéon, Sèvres-Babylone, Oberkampf, République, Bastille… l’aventure, quoi. Une sorte de trek dans les sous-sols de la capitale. A ce propos, le dernier sac à dos que j’ai reçu en pleine poire –époque formid’-, c’était ce matin, entre Gare d’Austerlitz et Quai de la Rapée. Le sac était griffé « Everest », comme si celle qui le portait s’apprêtait à gravir un sommet. Certes, le métro est aérien à la hauteur de la morgue parisienne, mais rien à voir avec le Tourmalet, le Mont Blanc et encore moins l'Everest.