Fêter la gastronomie. En voilà une idée ! Et pourtant chaque année, fin septembre, le ministère de l’Economie et celui de l’Agriculture soutiennent un événement dédié à ce qui se mange, ce qui se boit, incitent et invitent chacun d’entre nous à nous mobiliser autour de la table, les produits, les terroirs, les recettes, les chefs… A Angers, durant trois jours, plusieurs cuisiniers, pâtissiers, restaurateurs ont joué le jeu. Celui de partager, échanger, dialoguer, débattre avec des gourmets, gourmands, venus de partout. Parmi eux, quelques Parisiens qui n’ont pas eu peur de franchir le périph’. Pour quelques heures. Pour prendre l’air. C’est le cas notamment des protagonistes du film Taken at the F(l)ood, réalisé par le photographe Louis Teran. La rencontre a eu lieu au musée des Beaux-Arts, dans une salle archi pleine. Puis, chez Osé, resto-salon de thé voisin du musée. La pâtisserie aussi a fait débat dans un amphi de l’université, bourré à craquer, avec quelques pointures -Sébastien Gaudard, Anne-Françoise Benoit, Pascal Favre d’Anne- et de futures valeurs sûres -Thomas Lorieux, Damien Vétault-. Un mélange de cultures, de points de vue, de gens, de genres. Ça devrait arriver plus souvent. Et dans d’autres secteurs. Quand mettra-t-on autour d’une même table des journalistes payés 1 250 euros par mois, pour écrire, photographier et maquetter le contenu d’un hebdo gratuit, avec des éditorialistes cumulards qui font du copié-collé d’un média à un autre ? A quand aussi des face-à-face entre politiques formatés, lessivés, essorés, et celles et ceux prêts à s’impliquer pour inventer autre chose ? On a le droit de rêver un peu dans notre époque si formidable, où lorsque l’on renverse un café sur un client, on lui fait quand même payer l’addition ! Ça s’est passé au Maine-Parnasse, boulevard Edgar Quinet, à Paris : le café était servi au comptoir par le patron « himself » et la chemise qui a dégusté, c’était la mienne. Une autre idée du partage des… taches.