L’outil s’appelle « l'Observatoire des incivilités ». Il a été créé en 2012 par la RATP et, chaque année, il dresse le bilan des comportements dans les bus, métro, RER et tramways franciliens. Cette année, on nous parle d’une baisse de près de 9% de ces incivilités. De quoi crier victoire ? Ce matin, Le Parisien va jusqu’à titrer « Et si le métro devenait sympa… ». Ben là, faut pas rêver ! Y’a encore du boulot dans le métro ! Certes, l’Observatoire fait état d’une baisse de 24% des goujats qui ne laissent pas leur place à une personne âgée, handicapée ou à une femme enceinte. Même tendance à l’amélioration du côté des sacs portés à l'épaule ou sur le dos en cas d'affluence (-19%) et chez celles et ceux qui daignent abandonner leur strapontin quand la rame est bondée (-15%). Toutefois, pour que le changement soit frappant, visible à l’œil nu, il faudrait que ces pourcentages passent de 15 ou 24% à 40 ou 50% ! Or, prendre la ligne 13 à 8h30 le matin, c’est encore comme aller au combat : on se rue dans la rame avant de laisser sortir les voyageurs, on finit son petit-déj en s’essuyant presque la bouche sur la veste du voisin, on se bouscule, on s’insulte, on passe un coup de fil comme si on était dans son salon… époque formidable ! Enfin que dire de la propreté du métro. Là, l’Observatoire reste muet. Qui n’est pas déjà monté dans un wagon étrangement vide, car un sans abri s’y était installé ? Qui n’a pas déjà glissé sur des liquides bizarres dans les couloirs ? Et qui n’a pas croisé souris et rats sur certains quais ? Enfin, j’ai une dernière question : Pierre Mongin a-t-il un chauffeur ou prend-il le métro comme… tout le monde ? C’est qui Pierre Mongin ? Le PDG de la RATP. Accessoirement énarque, ancien camarade de promo de François Hollande. A près de 60 ans, il terminera son deuxième mandat à la tête de la Régie fin juillet. Son successeur aura-t-il un profil similaire ou sera-t-il avant tout un usager des transports en commun parisiens ?