Je titre ce « post » Eastern girls et je l’illustre par une scène du film Eastern boys. L’esprit de contradiction ? Non. Je fais simplement un parallèle entre les p’tits gars venus de l’Est et si bien filmés, aux abords de la gare du Nord, à Paris, dans le dernier long métrage de Robin Campillo. Et les p’tites nanas que j’ai croisées dans la rédaction d’un magazine de mode, venues pour un casting. Les premiers sont prêts à tout pour gagner de l’argent vite et quitter leurs hôtels miteux de banlieue. Les deuxièmes sont dans une urgence similaire : plaire pour être vues, connues, reconnues et, enfin, résilier le bail de leur chambre de bonne pour un appartement avec écran géant. Tous viennent de Russie, d’Ukraine, de Serbie… Ils pensent trouver l’Eldorado en débarquant à Paris. En réalité, pour bouffer, les premiers volent, tapinent… Et les deuxièmes montrent leur « book » en 45 secondes chrono pour les moins de 17 ans, 30 secondes pour les autres -les « déjà vieilles » ?-, à un type qui leur demande leur âge, leur ville de naissance et si elles viennent pour la première fois en France. C’est tout. Ça papote peu, mais ça dépote. Une douzaine de filles ont ainsi défilé en moins d’un quart d’heure dans l’open space de la rédaction. Comme ça. Devant tout le monde. Leur « book » à peine feuilleté. Des filles sorties d’un même moule : de longues tiges, toutes vêtues de noir, le teint blafard, perchées sur des chaussures compensées. Stress et presse pour ce casting express. Certaines filles n’ont même pas eu le temps de dire leur prénom. Au final, aucune n’a été retenue. Pas grave : d’autres étaient attendues dès le lendemain matin. Comme si on piochait dans un stock inépuisable de notre époque si formidable.