Il est connu pour ses portraits. Godard, Taddei, Crasset, Gagnaire… ils ont tous pris la pose devant son objectif. Moi aussi, j’y suis passée ! Il m’a photographiée plusieurs fois, comme ça, entre deux, au gré de nos escapades chez quelques VIP de la déco, pour les besoins du magazine Maison Française… Aujourd’hui, c’est à lui de poser, exposer, s’exposer. Jusqu’au 15 avril à Sfax, en Tunisie, Frédéric Poletti présente un aspect méconnu de son travail : le roman-photo. Un exercice de style, qu’il mène aussi bien près de chez lui, à Montmartre, que sur les bords de la Seine, aux Puces ou ailleurs… Une vérité romancée qu’il met ici en parallèle avec des portraits d’habitants de Sfax. Poupées fardées et play-boys tirés à quatre épingles côtoient passants anonymes, flâneurs, rêveurs… Deux mondes. Accrochés sur les mêmes murs. Mais tous semblent se parler, dialoguer, échanger. Les frontières tombent. Les univers se mêlent, s’emmêlent. Pour le plus grand plaisir de Poletti. Car ce fan d’Agnès Varda aime mélanger les gens et les genres. Pour lui, photographier Julie Depardieu ne peut se faire qu’à Versailles. S’il immortalise un chien, c’est au volant d’une voiture. Et quand il embarque deux architectes au jardin du Luxembourg, il les fait s’accrocher au cou des statues… époque formidable.
Maison de France à Sfax : 9, avenue Habib Bourguiba - 3000 Sfax - Tunisie – Tél : 74 221 533