… à la présentation du dernier livre de Sylvie Bourgeois, au premier étage du Flore, à Paris. Un roman intitulé J’aime ton mari. Un titre un brin provoc’ et surtout malin, le jour de la Saint-Valentin. Mais avant de se lancer dans l’écriture, la dame bossait dans la com’. Elle en a gardé quelques bons réflexes. Son bouquin raconte l’histoire d’Emma, mathématicienne, militante écolo, qui cherche et se cherche entre bonnes copines, drôles de types, demi-sœur et peines de cœur. Un roman de gare ? « Une comédie romantique », nuance l’auteur qui, à un instant clé du livre, pare son héroïne d’une robe en crêpe rose griffée La Fée Maraboutée. C’est là que Sylvie Bourgeois ose. Déroge. Dérange. Mélange les gens et les genres. Car son livre fait l’objet d’un partenariat avec la marque de vêtements citée. Est-ce bien raisonnable dans notre époque si formidable ? L’auteur explique que le « deal » s’est fait naturellement. La marque de prêt-à-porter adhère à « l’esprit du livre ». Et Sylvie Bourgeois adore la robe. Marché conclu. Avec le coup de pouce de l’héroïne rohmérienne Florence Darel, impliquée, motivée et frigorifiée, hier matin, dans la robe rose portée pour la cause. La comédienne va également assurer des séances de lectures d’extraits du livre, à partir de mars, dans les boutiques de la marque qui se fait remarquer. Com’ et marketing s’invitent en librairie. Mais n’est-ce pas déjà le cas dans les coulisses de l’édition parisienne ? Ici, au moins, Sylvie Bourgeois et son mari, le réalisateur Philippe Harel, avancent à découvert. Ils ont créé leur maison d’éditions, Adora, pour publier vite, autrement et s’affranchir de quelques pesanteurs. Pari réussi. Et ce d’autant que J’aime ton mari, en librairie le 5 mars, va faire l’objet d’un long métrage. En arrivant au Flore, hier matin, je pensais que nous serions trois ou quatre autour d’une table et d’un café crème. Pas du tout. La salle était pleine de nanas : des grandes, des petites, des maigres, des grosses, des brunes, des blondes, des bottées, des chapeautées… on se serait cru à un casting pour une pub Dove ! Et en guise de café crème, on choisissait ce que l’on voulait à la carte. Ah, les vilaines : certaines ont laissé leur orange pressée, d’autres n’ont même pas touché à leur tartine beurrée… J’avais une heure de retard. Je me suis faite toute petite et j’ai pris le train en marche. Un train qui m’a emmenée jusqu’à l’heure du déjeuner, où les Harel m’ont proposé de partager des œufs sur le plat dans leur cuisine, voisine du Centaure de César. Pas stars pour un sou les nouveaux éditeurs du quartier latin. Et s’ils redonnaient un peu de spontanéité au fonctionnement de Saint-Germain des près ?