600 euros. C’est le montant qui lui manque pour s’offrir un groupe électrogène plus puissant que le sien, afin d’être le plus autonome possible. Pouvoir se garer sur des emplacements dépourvus de branchement électrique. « Lui », c’est Christophe Cochard. Pâtissier de formation, il a voulu se remettre aux fourneaux après avoir été, entre autre, agent de sécurité. « La cuisine me manquait ». Il a alors tenté l’aventure du food truck. Appris à monter un business plan. Réuni 11 000 euros. Acheté, aménagé et équipé une remorque, qu’il a transformée en « Truck à part ». Depuis l’été dernier, il sillonne Angers, sa périphérie, les petits marchés… où il vend ses crêpes et galettes, concoctées sur place avec 100% de produits frais : j’ai testé la galette garnie d’une divine fondue de poireaux… pas mal du tout ! Parfois, il débarque sa remorque dans les jardins de particuliers, le week-end, le temps d’un mariage, d’une fête… Ce qui laisse peu de temps pour le repos. « Je travaille dix heures par jour », confie-t-il. Mais il y croit. Même s’il n’a pas le droit de stationner dans le centre-ville, pour ne pas concurrencer restos et bistrots. Même si la remorque, « c’est sportif à accrocher, décrocher, installer. Mais je m’y suis fait. Même à 50 ans »… Après Milan, j’ai donc trainé du côté de Belle Beille, quartier excentré d’Angers. A la rencontre de ce drôle de truck. Bien loin des food trucks parisiens pour bobo et néo-baba, devant lesquels on fait la queue pendant une heure pour un burger. Là, Christophe Cochard, rame, trime, s’est inventé une autre vie, pour en finir avec le RSA et les promesses de job qui n’en étaient pas… Chapeau maestro !
PS / 1 Epok formidable aime la « Une » du jour : celle de Libé qui titre « Nous sommes un journal, pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up… Les salariés de Libération répondent au projet des actionnaires ».