… à la projection du film Au hasard Balthazar, de Robert Bresson. C’était aujourd’hui dans le cadre de la 26ème édition du Festival Premiers Plans, à Angers. Anne Wiazemsky est venue présenter le long métrage, premier film dans lequel elle est apparue à l’écran. C’était en 1966. Elle avait 18 ans. « Voir ce film aujourd’hui pour la première fois, c’est se rendre disponible à un autre cinéma », a-t-elle expliqué. Ne le comparer à rien, donc. L’isoler du reste du 7ème art. Prendre ce film comme une leçon de Bresson. Un cours particulier. Singulier. Un brin désespéré. Mais de toute beauté. Chaque image est soignée. A la perfection. Telle une obsession. Avec un certain Claude Miller comme assistant-réalisateur : époque formidable. Le journaliste Jean-Michel Frodon, aux côtés d’Anne Wiazemsky dans cette présentation, a comparé Bresson à « un explorateur ». Un explorateur des mœurs, avant l’heure… Quant à Anne Wiazemsky, elle a émis un souhait : celui de dialoguer avec ados et jeunes adultes à l’issue d’une prochaine projection de ce film. Pour voir, savoir, comprendre ce que la génération du Net, des SMS, de la PlayStation et de Lady Gaga peut retenir de l’errance de l’âne Balthazar calquée sur celle de Marie, le personnage interprété par la comédienne et romancière. J’avoue que ma curiosité est également toute suscitée.