« Une société folle de cuisine ». C’est le sous-titre de la couv’ des Inrocks. Avec JoeyStarr dans le rôle du gastronome : époque formid’ ! Quoi qu’il en soit, pour que la bouffe fasse la Une du magazine, c’est bien qu’il se passe quelque chose dans les cuisines. Sous le couvercle de la marmite. Au fond de la casserole. Oui, mais quoi ? Serait-on en quête de sens ? Le « home-made » ne serait plus seulement un hobby ? La ruée vers la purée serait-elle la seule façon de claquer la porte de la boîte en laquelle on ne croit plus ? Un moyen de s’affranchir, de se libérer d’une hiérarchie, de réunions qui ne servent à rien, de bilans qui font peur, d’une vague de licenciements annoncée ? Un peu de tous ces ingrédients mélangés, sans doute. Mais les observateurs du secteur de la restauration parlent aussi d’ « envie » : l’envie de cuisiner, mélanger, touiller, faire chauffer, mijoter, déguster, partager. D’où la multiplication des reconversions. En général à la quarantaine. Chez les hommes comme chez les femmes. Au Centre de formation d’Alain Ducasse, à Argenteuil, on est passé d’une seule session de reconversion de 10 personnes en 2009 à 5 sessions prévues en 2014, avec une liste d’attente. Les formateurs ont vu passé un médecin, un architecte, un botaniste, une danseuse, un podologue… A croire que tous les profils font overdose de leur job. Et la bouffe serait l’issue de secours pour ne pas devenir « ouf ». CQFD.