Quelle sensation étrange de savoir que, depuis trois ans, il y a deux barils d’un produit inflammable entreposés quatre étages en dessous de chez moi. Tout aurait pu sauter à la moindre étincelle… Or des boums d’ados ont déjà eu lieu dans la cave aux dangereux trésors… Heureusement, pas d’incident. Aucun accident. Mais cette image de bombe à retardement, planquée, cachée, ignorée, fait évidemment penser à la situation ambiante dans notre pays. Pas un commerçant, pas un patron de café, pas un salarié, pas un étudiant qui ne s’inquiète pour son avenir… « Ça va péter ! », disent-ils. Les « bonnets rouges » sont déjà sur le coup. Le président de la République se fait huer sur les Champs Elysées. Même les poneys font la gueule : 200 d’entre eux ont accompagné les 4 000 responsables et usagers des centres équestres d’Ile de France, lundi dernier dans les rues de Paris. Epoque formidable. Pour l’heure, si dans mon sous-sol, rien n’a encore sauté et que le produit dangereux va être retiré, pas sûr qu’en surface les plus agités n’approchent pas bientôt l’allumette du baril…