… Amanda Sthers. Elle m’a donnée rendez-vous mercredi matin au Lutetia, à Paris. A deux pas de chez elle. Pour parler, entre autre, de son dernier bouquin, « Les érections américaines » (Flammarion). Un titre un brin provoc’ pour évoquer la tuerie de Newtown, dans le Connecticut : en décembre 2012, un homme de 20 ans a tué 27 personnes dans l’école élémentaire du village de Sandy Hook, près de Newtown. « Ça aurait pu arriver à mes enfants », dit l’écrivain. Puis, elle commande un thé vert. Car elle carbure au thé, toute la journée. Chez elle, elle ne compte plus les mugs : « j’en ai toute une collection ». Retour à Newtown : Amanda Sthers s’y est rendue. Pour voir. Savoir. Tenter de comprendre. Avant même d’avoir convaincu un éditeur de sa démarche. Elle était dans l’urgence. « La prise de risque ». « Une fois là-bas, j’ai compris que ce pays était à la fois schizophrène, jeune, sans père et dans un mal être profond ». Et c’est ce qu’elle démontre dans son livre. Mais son débit fait débat. Jusque sur le plateau de l’émission télé « On n’est pas couché », où Aymeric Caron l’a laminée. Gratuitement. Sans vrais arguments : époque formid’ ? « En France, on n’aime pas les têtes qui dépassent », reprend Amanda Sthers. Dans le même temps, « on va vers le chacun pour soi ». Ce qu’elle déplore. « J’apprends le partage à mes enfants ». De quelle façon ? En donnant de l’argent à la femme qui (sur)vit à côté du Flore, à même le boulevard Saint Germain, installée sur un matelas avec bébé et enfants. En offrant des gants, bonnets, brosses à dents, tubes de dentifrice, livres et cadeaux à des enfants démunis… « Le trop plein et la surconsommation me dérangent. J’essaie de ramener les choses à une valeur liée au travail : ne perdons pas de vue que certaines paires de chaussures valent l’équivalent d’un salaire mensuel ».
Actuellement, 2 pièces de théâtre signées Amanda Sthers sont à l’affiche, à Paris : « Mur » au Petit Théâtre de Paris et « 50 et des nuances ! » au Palace.
©Céline Nieszawer