La finger food fait de la résistance. On pensait que ce n’était qu’une mode de la fin des années 2000. Pas du tout. La tendance dure. Perdure même. On aime manger avec ses doigts. On assume cette délicieuse sensation de régression. Dans les jardins publics, sur les plages, en voiture, dans le métro et même au bureau -1 Français sur 2 emporte son pique-nique sur son lieu de travail*-, on se lèche les doigts devant tout le monde. On s’essuie les mains avec du Sopalin, une lingette ou sur son jeans. On racle le fond du Tupperware. On opte pour les mini doses de tout : moutarde, mayo, ketchup, poivre et sel, pour assaisonner en solo, mais à volonté. C’est le syndrome du « touche pas à ma lunch box ! » Surtout si je l’ai chopée chez Colette. Car le concept-store de la rue Saint Honoré a dégainé dès avril 2010, avec une boîte qui comprend un green-burger imaginé par le boulanger Gontran Cherrier, des légumes crus, un biscuit choco-amandes de chez Jean-Paul Hévin et une Vitaminwater pour péter la forme ! Ça en jette un max ! Surtout comparé au jambon-beurre sous cello’ du collègue de bureau ou à la soupe fadasse de la copine au régime. Mouais, plutôt déprimant comme compagnie… Il paraît que 17% des Français aimeraient pique-niquer avec Omar Sy, 15% avec Jean Dujardin et 9% avec Fabrice Lucchini* ! Reste à savoir si eux, de leur côté, on envie de saucissonner avec des inconnus. Pas si sûr… mais époque formidable quand même !
* source : 4ème Observatoire sur « les Français et les loisirs de plein air », à l’initiative de Campingaz, en partenariat avec OpinionWay.