Fini la carte de crédit qui brille. La « gold » n’a plus la cote. Depuis quelques temps, les banquiers proposent une « black » à leurs meilleurs clients -les rares qui ne sont pas à découvert-. Une façon de se démarquer des clinquants, des arrogants, des suffisants, des frimeurs –époque formidable-. Sauf que la carte noire –rien à voir avec le café- coûte plus cher à l’année, pour des avantages qui relèvent parfois du gadget. En effet, qu’est-ce qu’un « accueil personnalisé » va changer dans une boutique comme Tiffany & Co, où d’emblée un portier, une hôtesse et une vendeuse vous font les yeux doux ? Pour ma part, je suis partante pour une carte « black » si elle me donne le droit de virer des voisins de table grossiers dans un resto, si je peux aller cueillir des pommes sur le toit-terrasse de la boutique Hermès –si, si, il y a un pommier sur ce toit-, ou encore si je peux dire à Tanguy Pastureau que sa chronique du matin sur RTL est un ramassis d’aberrations sorties de la cour de récré de la pire des boîtes à bac.